Eric Zemmour mise sur les ralliements pour relancer sa campagne
Le polémiste avait réalisé un début de campagne particulièrement dynamique, massivement médiatisé.
D’abord occupé à assurer la promotion de son dernier livre, lui ayant permis de ménager le suspense autour d’une éventuelle candidature à la présidentielle, le polémiste avait officialisé ses intentions en grandes pompes. A ces annonces se sont succédé une importante onde de choc médiatique ainsi qu’une impressionnante démonstration de force avec son premier grand meeting, à Villepinte.
Mais depuis lors, la candidature du polémiste fait face à une situation compliquée. Enchainement de tollés, polémiques du doigt d’honneur et des propos sur les enfants handicapés, bref, ça cale. En conséquence, le candidat a vu les intentions de vote à l’égard de sa candidature diminuer dans les sondages. Alors qu’il était annoncé jusqu’à 18% en novembre dans certaines enquêtes, il est crédité de 13% dans le dernier sondage Ipsos réalisé cette semaine.
Alors, pour relancer une campagne en panne, Eric Zemmour a engagé l’étape d’après : celle des ralliements.
La première grosse prise du polémiste avait été dévoilée plus tôt, en fin d’année. Philippe De Villiers, l’emblématique fondateur du Puy Du Fou, et influente figure de la droite nationaliste française s’était affiché à de nombreuses reprises à ses côtés.
En visite en Vendée il y a quelques semaines, il avait d’ailleurs organisé une rencontre entre le polémiste et Patrick Buisson, connu à droite pour avoir été l’un des principaux conseillers de Nicolas Sarkozy.
Toujours parmi les anciens Les Républicains, Guillaume Peletier, qui fut le n°2 du parti, avait annoncé il y a 2 semaines rejoindre Eric Zemmour.
Cette semaine, le polémiste a continué de dévoiler de nouveaux soutiens, en mettant en scène lors d’un meeting à Cannes le ralliement de Gilbert Collard, emblématique figure du RN, et proche de Marine Le Pen, ainsi que de Jérôme Rivière, ex-chef de file de la délégation RN au Parlement Européen.
Ces ralliements poursuivent un double objectif.
Premièrement, qu’Eric Zemmour est le seul en capacité de réunir toutes les droites. En s’affichant avec des figures d’une droite multiple, il tente de se poser en rassembleur. Dans son discours à Cannes, il a appelé ses amis, ses frères de droite, qu’ils soient chez Les Républicains comme au RN, à rejoindre ce projet commun.
Mais ces ralliements servent aussi un objectif purement technique en vue par le polémiste. En rassemblant autour de lui des élus avec un important réseau, et pour certains avec un puissant ancrage local, Eric Zemmour tente de se rapprocher plus rapidement des 500 parrainages. Les dernières semaines avaient fait craindre à son équipe de campagne de ne pas y arriver. Ces ralliements devraient en être la solution.
La gauche suspendue à la primaire populaire
Officiellement, Christiane Taubira est la seule a avoir annoncé porter un oeil attentif au résultat de la primaire populaire. Cet ovni politique citoyen devrait désigner un candidat parmi les multiples prétendants à gauche, lors d’un vote organisé en ligne du 27 au 30 janvier. Cette plateforme devrait ainsi désigner parmi Annen Hidalgo, Yannick Jadot, Christiane Taubira, Jean Luc Mélenchon, Pierre Larrouturou et Charlotte Marchandise le candidat le plus à même de représenter la gauche dans son ensemble en avril prochain.
Christiane Taubira, qui a confirmé sa candidature la semaine dernière, veut croire qu’elle sera la gagnante de cette plateforme. Interrogée sur son éventuelle réaction si elle perdait ce vote, elle n’a pas pour autant indiqué qu’elle retirerait sa candidature.
Toujours à gauche, cette semaine, deux évènements notoires.
- D’abord, dimanche dernier, le meeting immersif de Jean-Luc Mélenchon. C’est à Nantes que le candidat d’extrême gauche a dévoilé la dernière trouvaille technologique de son équipe de campagne : un meeting immersif, tenu dans une salle entourée d’immenses écrans leds évoluant au fil du propos du candidat. Le résultat, très bien fait, a fait le tour des réseaux sociaux, non sans rappeler le fameux hologramme du candidat, utilisé en 2017.
- Enfin, si la semaine dernière, la gauche comptait une candidate de plus, elle compte désormais un candidat de moins. Arnaud Montebourg a décidé de se retirer de la course pour l’élection présidentielle, faisant état de l’échec de sa campagne, en difficulté financièrement et incertain quant à ses parrainages.
Pour Emmanuel Macron, comme un avant-goût des débats présidentiels
Le Président de la République était cette semaine à Strasbourg, au Parlement européen, pour y donner un discours de vision, alors que la France vient de prendre pour 6 mois la présidence du Conseil de l’Union Européenne.
Après un discours concentré sur la politique européenne qu’Emmanuel Macron entend mener au cours des 6 prochains mois, le Président de la République a répondu aux questions des députés européens. Parmi les questions, trois ont été particulièrement remarquées. Les eurodéputés Yannick Jadot, Manon Aubry et Jordan Bardella ce sont livrés à une violente mise en cause du Président de la République sur de vastes sujets.
Le hic ? Ces 3 députés ont ignoré le contexte européen de leurs travaux au profit d’une séquence supplémentaire pour la campagne électorale présidentielle française.
Le Président de la République, mais surtout le reste du Parlement Européen ont déploré cette nombrilisation des débats sur la situation française. Plusieurs groupes ont même lâché leurs collègues français, considérés comme égoïstes.
Visiblement déçu mais pas vraiment surpris, le Président de la République leur a répondu avec ironie.
La semaine prochaine, les choses vont se tendre davantage encore. La gauche va subir de plein fouet la pression de la Primaire Populaire. Enfin, alors qu’il est le seul candidat encore non officiellement déclaré, Emmanuel Macron va se voir un peu plus encore poussé vers une annonce de sa candidature.