Pas de primaire, mais au final, tout le monde retourne chez LR
La primaire de la droite faisait débat. Les instances du parti, après plusieurs semaines de négociations, l'ont donc retirée. Mais les membres ayant vocation à y participer étaient jusqu'à cette semaine encore pas tout à fait décidés.
Xavier Bertrand l'avait assuré depuis l'annonce de sa candidature. Il se présente à la présidentielle, avec une condition unique : ne pas passer par la case primaire. La direction du parti lui avait offert cette faveur, tout en lui imposant une nouvelle contrainte : la désignation du candidat se fera lors d'un congrès numérique réunissant les militants, le 4 Décembre. Une nouvelle fois, Xavier Bertrand avait déclaré refuser de participer à cette "primaire déguisée" se considérant "hors des partis". Mais patatras! Ce lundi, invité du 20h de TF1, le même Xavier Bertrand, annonce, dans un incroyable numéro de retournement de veste, qu'il participera au Congrès des Républicains afin de "rassembler [sa] famille politique". Pour se faire, il reprend donc sa carte au parti, qu'il avait quitté en 2017, alors en désaccord avec Laurent Wauquiez.
Cette décision, a été copiée par Valérie Pécresse dans la semaine, qui a confirmé elle aussi reprendre sa carte à LR afin de pouvoir participer au Congrès. Si tous deux espéraient gagner le scrutin, la partie s'annonce plus compliquée avec ce nouveau mode de désignation. Ce vote interne devrait davantage jouer pour l'instant en la faveur de Michel Barnier, connu pour sa loyauté au parti, sa stature de négociateur du Brexit et sa position d'outsider. Les militants, qui pourraient pencher en faveur de loyauté, pourraient choisir de le désigner comme leur candidat pour 2022. Xavier Bertrand comme Valérie Pécresse, espèrent retourner la tendance en leur faveur d'ici début décembre.
Hidalgo à peine désignée, bientôt lâchée ?
Décidément, la candidature de la Maire de Paris a dû mal à imprégner l'opinion. Toute cette semaine, la presse fourmillait de citations de cadres et militants socialistes attestant d'un profond désintérêt pour la candidature de l'édile.
Ces articles tombent mal pour Anne Hidalgo, qui espérait relancer une dynamique autour de sa candidature avec l'officialisation du soutien du PS à sa candidature jeudi soir. L'équipe de campagne de la Maire de Paris a d'ailleurs dévoilé vendredi sa première affiche de campagne, mettant en évidence le point et la rose socialiste. Stéphane Le Foll, qui briguait lui aussi l'investiture socialiste, a annoncé qu'il ne ferait pas campagne pour Anne Hidalgo, ajoutant un peu plus aux doutes qui pèsent sur la candidate.
Pour Anne Hidalgo, les semaines qui arrivent vont être difficiles. En interne, nombreux sont les socialistes à déplorer que sa candidature ne suscite aucune dynamique. Certains ont même fait fuiter l'idée de débrancher la candidate si sa démarche ne prenait pas d'ici à la fin de l'année. Le PS, déjà très lourdement endetté, préfèrerait concentrer ses dépenses sur les législatives, où il espère conserver les sièges de ses députés, que sur une présidentielle qui semble perdue d'avance.
De part et d'autre d'Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg, candidat libre de la gauche, et son projet de Remontada de la France, espèrent récupérer les déçus de la Maire de Paris ; chez les verts, Yannick Jadot compte s'imposer comme le leader de la gauche pour la présidentielle, au-delà du strict socle écologiste.
Plus à gauche encore, cette semaine, Jean-Luc Mélenchon a annoncé céder sa place de chef du groupe parlementaire des Insoumis à l'Assemblée Nationale à Mathilde Panot, afin de pouvoir se concentrer pleinement sur l'élection présidentielle.
Emmanuel Macron se projette à l'horizon 2030 et joue à fond la carte présidentielle
L'annonce, faite mardi matin, du plan d'investissements France 2030 a fait jaser dans l'opposition, accusant le Président de la République de faire une fois de plus campagne avec l'argent public.
Pour Emmanuel Macron, l'annonce de ce plan est l'occasion de jouer de toutes autres cartes. Ce plan vise à répondre aux échecs pointés du doigt par l'avènement de la crise sanitaire : ré-industrialisation, recherche, re-localisation de la production, amélioration de la compétitivité, ...
Mais pour le Président de la République, le plan France 2030 vise à satisfaire plusieurs objectifs. Le premier : montrer aux français, et en particulier à ses électeurs qu'il est toujours le Président réformateur élu en 2017. Deuxièmement, le Président prochainement candidat souhaite se positionner très vite sur le terrain économique, qui lui semble favorable et sur lequel il entend faire la différence avec ses concurrents en 2022. Enfin avec son plan France 2030, Emmanuel Macron entend montrer qu'il pense non seulement plus loin que 2022, mais aussi que 2027, fin d'un éventuel second mandat. Ainsi, il souhaite illustrer qu'il ne travaille pas pour son propre compte mais avant tout "pour la France".
Ce plan, dévoilé quelques jours après le nouveau parti d'Edouard Philippe, Horizons, vient apporter une vision différente de celle défendue par l'ancien Premier Ministre lors du lancement de son parti, qui avait déclaré penser "la France de 2050".
Eric Zemmour profite encore de la folie médiatique
Le toujours pas candidat à la présidentielle, mais polémiste en campagne, Eric Zemmour profite toujours d'une épatante couverture médiatique. Outre les sensationnalistes chaînes d'information en continu, qui offrent au polémiste davantage d'antenne encore que lorsqu'il avait sa propre émission quotidienne sur CNEWS, Eric Zemmour bénéficiait cette semaine encore d'une double page sur ses réseaux et l'organisation de sa campagne dans Le Monde. Si le journal avait relayé le procès fait à Paris Match pour avoir publié une couverture mettant en scène Eric Zemmour et sa conseillère, le quotidien national pratique lui aussi un drôle de traitement médiatique concernant l'essayiste.
Depuis la rentrée, le journal a consacré de très nombreux articles au polémiste et plusieurs "enquêtes" autour de la même thématique : Zemmour, ses réseaux, l'organisation interne de sa campagne, ...
Bulle médiatique vous avez dit ? Dans la course à la peur, les chaines d'information en continu ne sont pas les seules à concourir...
L'image de la semaine
Xavier Bertrand, visiblement pas trop rassuré à l'idée du vote des militants LR le 4 décembre prochain, a appelé ses soutiens à ré-adhérer au parti qu'il avait pourtant quitté il y a 5 ans. Xavier Bertrand contraint d'appeler ses soutiens à adhérer à LR, ironie du sort ...