Une pré-campagne en surchauffe
Eric Zemmour, toujours pas candidat à la présidentielle, mais déjà roi du buzz
Alors qu'Eric Zemmour stagne dans les sondages, le polémiste tente le tout pour le tout afin de revenir sur le devant de la scène.
Son entourage laisse entendre qu'il devrait bientôt être officiellement candidat. En effet, Eric Zemmour pourrait officiellement annoncer sa candidature dans la semaine, pour se positionner très vite en alternative du candidat désigné par les militants des Républicains.
Cette semaine, Eric Zemmour était en déplacement à Marseille, officiellement toujours, pour rencontrer les français réunis autour des idées développées dans son dernier livre : La France n'a pas dit son dernier mot. Mais la séquence méditerranéenne du polémiste ne s'est pas vraiment passée comme prévue. Sur place, Eric Zemmour a fait face à de nombreuses contestations, jusqu'à son embarquement dans son train retour. Cordons de sécurité et forces de police en nombre ont dues être dépêchées pour contenir les éventuels affrontements.
Le polémiste a su faire parler de lui ce week-end. Après qu'une passante lui ait adressé un doigt d'honneur, ce dernier lui a répondu la même chose en retour. Une image, d'ailleurs capturée par l'AFP. Calculée ou vraiment spontanée ? En tous cas, cette séquence, aussi désolante soit-elle pour la politique française, ne vient que renforcer l'image singulière de personnage politique qu'il souhaite se forger.
Encore, le polémiste s'est vu confronter à une affaire d'une autre envergure cette semaine après que Closer ait révélé que Sarah KNAFO, sa plus proche conseillère, attendrait un enfant du candidat dont elle gère la campagne. Eric Zemmour a demandé à faire interdire la parution du magazine. Pour autant, l'affaire arrange le polémiste, qui existe ainsi autrement qu'au travers ses déclarations chocs, mais donc aussi autour d'une image plus intime, plus humaine.
La Macronie mobilisée sur tous les fronts pour ne pas se faire dépasser par les évènements
La semaine a été particulièrement chargée pour Emmanuel Macron, son Gouvernement et l'ensemble de ses soutiens. Alors que les évènements se multiplient en France, un enjeu se dessine pour l'exécutif : endiguer le plus rapidement possible tous les mouvements susceptibles de porter atteinte à la future candidature du Président de la République.
Alors que le Covid-19 reprend de façon virulente cette semaine sur le territoire national et plus globalement partout en Europe, le Gouvernement a été pressé de prendre des décisions rapides pour endiguer la reprise de l'épidémie. Administration d'une dose de rappel pour tous les adultes, perte du passe sanitaire en cas de non-renouvellement du vaccin, nouvelles mesures relatives à l'entrée sur le territoire, ... Le Gouvernement ne doit marquer aucun temps de retard sur la gestion de cette nouvelle vague, alors même que celui-ci s'est vu toucher par des contaminations au sein de son équipe.
Concernant la Guadeloupe aussi, les ministres concernés ont été rapidement mobilisés, le très politique Sébastien LECORNU a même été dépêché sur place pour mettre un terme le plus rapidement possible à la situation explosive en cours sur l'île. L'objectif : avorter le plus vite possible un conflit social qui pourrait s'enliser et faire peser une ombre sur la candidature prochaine du Président de la République.
Toujours plus embarrassée, la majorité a dû gérer ses précédentes déclarations de soutien à Nicolas Hulot, alors ministre. L'ancien ministre de l'écologie était cette semaine le sujet d'une enquête d'Envoyé Spécial (France 2) après que plusieurs femmes aient révélé avoir subi des agressions sexuelles de sa part.
Pour la majorité présidentielle, un autre enjeu presse désormais : avant ce lundi 29 Novembre, il lui faut contenir les sujets explosifs et offrir au lancement de sa "maison commune", baptisée Ensemble Citoyens!, une large couverture médiatique. Ce mouvement rassemblera tous les soutiens du Président de la République en vue des scrutins nationaux de 2022.
Semaine fatidique pour la droite
Alors que le très attendu Congrès des Républicains se tiendra cette semaine, les candidats à l'investiture ont effectué leurs derniers déplacements pour essayer de convaincre davantage encore de militants.
A quelques jours du vote des adhérents, difficile de savoir qui l'emportera. Les débats n'ont pas vraiment désigné de favori. En tous cas, cette semaine sera décisive, dans la mesure où elle déterminera la ligne adoptée par le parti en 2022 : une ligne proche de l'extrême droite pour Eric Ciotti ou une ligne plus classique pour les autres. La ligne adoptée est une menace de plus pour LR, qui en cas de ligne trop dure, verrait ses partisans partir vers le mouvement d'Edouard Philippe par exemple.
Les enjeux personnels sont également nombreux. Xavier Bertrand a laissé entendre qu'en cas de défaite, il arrêterait la politique. Michel Barnier espère capitaliser sur sa négociation du Brexit. Enfin, que ferait Eric Ciotti en cas de défaite, lui dont les positions se rapprochent de plus en plus de l'extrême droite, et plus précisément d'Eric Zemmour ?
A gauche : l'union sabrée
Interrogée plusieurs fois cette semaine sur le sujet, Anne Hidalgo a une nouvelle fois fermement exprimé son refus de rassembler la gauche autour d'une candidature unique.
Le Monde rapportait dans un article cette semaine les propos suivants, tenus par la candidate, alors interrogée par un citoyen venu à sa rencontre lors d'un déplacement :
"Quand je les vois faire, je ne pense pas que les autres soient capables de rassembler… Et puis, se retirer derrière un mec, c’est fini !"
Yannick Jadot ne semble pas plus intéressé par un projet d'union. Il lance en ce moment même partout en France les comités locaux qui feront campagne en son nom pour la Présidentielle.
Jean-Luc Mélenchon, qui peine à retrouver ses intentions de vote de 2017 dans les sondages, tente d'exister en réclamant le retour des tests gratuits pour tout le monde, et soutient la fronde en Guadeloupe pour accentuer la pression sur le Gouvernement.
L'image de la semaine
Et sinon, à la suite du Congrès LR, il restera combien de têtes Eric ?