Une rentrée littéraire très politique et surprise chez les écolos
Eric Zemmour, toujours pas vraiment candidat et privé de son émission, part en "tournée littéraire"
Alors que le polémiste le plus médiatisé de France sortait cette semaine son tout dernier livre : La France n'a pas dit son dernier mot, auto-édité, et qu'après la décision du CSA de le reclasser en tant qu'acteur du débat politique national le voilà privé de son heure d'antenne quotidienne, le voilà désormais parti à la rencontre directe des français.
Faut-il y voir ici un début de campagne électorale ? Pas le moins du monde selon son équipe. C'est l'amour de la littérature toujours, qui pousse le polémiste à organiser d'immenses rassemblements littéraires, sous formes de conférences, au cours desquelles il peut décliner ses arguments sur ses sujets de prédilection. Pour le début de sa tournée littéraire, Eric ZEMMOUR a choisi le sud de la France, et notamment la région PACA, connue comme une terre de droite, pour y faire une première promotion de son livre. A Nice, le polémiste est accueilli dans une salle remplie de 1200 personnes acquises à sa cause, dans une ambiance semblable à celle d'un candidat à la présidentielle. Tout y est : les militants, un pseudo cadre partisan : les amis d'Eric Zemmour, le mouvement de jeunesse : Génération Z, un ancien communicant de Nicolas SARKOZY, ... Ce soir là, Eric ZEMMOUR précisera à son audience qu'il ne fera pas d'annonce concernant la présidentielle, mais le titre de son livre résonne déjà comme un futur slogan de campagne.
A droite, c'est reparti pour l'éternelle chasse au soutien de Nicolas Sarkozy
Il est toujours aussi influent, malgré le fait qu'il ne se soit plus présenté à une élection depuis la primaire de la droite, en 2016. C'est d'ailleurs parce que son influence demeure toujours aussi intacte qu'à droite, nombreux sont ceux qui espèrent rafler le soutien de l'ancien président à leur candidature.
Xavier BERTRAND, en campagne depuis juin dernier, désormais soucieux de rassembler sa "famille politique", mais toujours aussi réticent à sa participation à la primaire de la droite, devait mettre en scène un déjeuner avec Nicolas Sarkozy, espérant tirer profit de sa popularité auprès des sympathisants LR, mardi midi. Mais l'ancien Président qui sait la puissance de sa parole, préfère garder son soutien pour plus tard. Il a d'ailleurs fait savoir que la décision de son soutien à l'un des candidats ne serait pas pour tout de suite.
Nicolas SARKOZY, est en effet bien occupé ces derniers temps. Après avoir repris la plume ces derniers mois, il engage désormais un grand tour de France de promotion de son nouveau livre Promenades, dans lequel désormais passionné d'art, il expose son rapport intime à la culture. Pour l'ancien chef de la droite, ces livres, succès de librairies, sont aussi et surtout un prétexte pour rester à la rencontre des français et conserver son influence auprès de ses derniers.
Les carnets de chèques font déjà polémique
Alors que tous prétendent à signer les chèques du carnet de chèques de l'Etat, aucun candidat à la présidentielle ne semble s'accorder sur les montants à mobiliser.
Invité du Grand Jury, sur RTL, Xavier BERTRAND a dénoncé l'attitude d'Emmanuel MACRON ces dernières semaines, qui ferait "campagne avec le chéquier de la France" et aurait dépensé "entre 5 et 7 milliards d'euros en quinze jours". Les récentes annonces du chef de l'Etat, a propos du plan pour Marseille, suivies de multiples mesures sociales et écologiques (aide au paiement de la facture énergétique, aide à la rénovation énergétique, Beauvau de la Sécurité, ...) agacent. Pour le chef de l'Etat, la tâche est ardue : arriver à assimiler ces dépenses à celles de son mandat et non celles de sa future campagne : une ligne de crête qui justifie une entrée tardive en campagne, sinon quoi toute action politique serait impossible.
Anne HIDALGO a elle aussi fait polémique cette semaine. Souhaitant signifier à la base de l'électorat socialiste qu'elle était bien en route pour l'Elysée, elle a émis l'idée de "multiplier par deux au moins" les salaires des enseignants. Une mesure immédiatement taxée de démagogie par la plupart de ses adversaires politiques, à droite comme dans la majorité. Défense d'y voir ici toute tentative d'acheter ses potentiels électeurs.
La grande surprise écolo
On savait que la primaire écologiste réserverait des surprises : une primaire interne, un vote en ligne (de quoi rappeler l'excellent roman d'Edouard PHILIPPE et Gilles BOYER, Dans l'ombre, JC LATTES, 2011), ouvert à tous, avec 5 candidats aux lignes bien différentes.
Dimanche soir, les deux finalistes qualifiés pour le second tour n'étaient pas vraiment les plus attendus. Certes, Yannick JADOT arrive en tête du scrutin (27.70%), mais plus surprenant, Sandrine ROUSSEAU, se hisse à la seconde place avec 25.14% des voix. Eric PIOLLE, longtemps perçu comme un challenger, n'arrive finalement qu'en 4e position, avec 22.29% des voix.
Sandrine ROUSSEAU est parvenue, au terme d'une campagne fébrile, à accéder au second tour. Les polémiques, bad buzz et sorties médiatiques, sur fond de féminisme radical et de thèses woke, ont permis à la candidate de bénéficier d'une importante médiatisation.
Désormais, deux lignes complètement opposées s'affrontent au sein de la primaire écologiste :
- celle de Yannick JADOT, connu pour ses positions mesurées et une tendance écolo-centriste
- et celle de Sandrine ROUSSEAU, axée à gauche, en faveur d'un tournant écologiste radical et adepte des nouvelles idéologies en vogue dans les courants d'extrême gauche.
L'image de la semaine
Zemmour privé d'antenne. Vraiment ?