Pléthores d'entrées en campagne
La période des rentrées politiques s'achève progressivement. Les partis terminent tous leurs journées de rentrée. Cette fois-ci, c'est parti. La campagne électorale se lance progressivement, et les entrées en campagne se multiplient de tous les côtés de l'échiquier politique.
Macron déjà entré dans une campagne qui ne dit pas son nom ?
C'était le thème de la plupart des articles de presse à la suite du déplacement d'Emmanuel Macron à Marseille. Alors que le Président de la République était venu, à l'occasion d'un déplacement de 3 jours, annoncer un plan d'investissements massifs pour palier aux difficultés rencontrées par la deuxième plus grosse ville de France, ses adversaires politiques lui ont reproché de faire campagne avec de l'argent public. Pour Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France Insoumise, et député des Bouches du Rhône, la venue d'Emmanuel Macron est "insupportable", "tout le monde comprend qu'il est en campagne électorale". Du côté de l'Elysée, ce déplacement de 3 jours est défendu comme le début d'un nouveau projet pour Marseille, et non une simple venue consistant à "égrainer les milliards".
Ces accusations de campagne électorale se sont poursuivies encore toute cette semaine, en particulier à cause de l'hommage rendu à Jean-Paul BELMONDO par le Chef de l'Etat, jeudi, aux Invalides.
Alors campagne ou pas campagne ? Officiellement, Emmanuel Macron entend jouer sur l'action présidentielle jusqu'au dernier moment. La fin de l'année sera l'occasion de poser les derniers chantiers au niveau national, tandis que le début de l'année prochaine devrait voir le chef de l'Etat se concentrer sur la Présidence française de l'Union Européenne.
Petites pressions "familiales" à droite
La rentrée des parlementaires Les Républicains avait lieu cette semaine à Nîmes. L'occasion, pour la famille politique de droite d'afficher "l'unité" entre ses membres, même si nombreux de ses ténors se considèrent désormais comme rivaux. Jean LEONETTI, maire d'Aix-en-Province, chargé d'organiser la désignation du candidat du parti à la Présidentielle, a acté cette semaine le principe d'une primaire. L'édile a d'ailleurs profité de cette annonce pour mettre un coup de pression à Xavier Bertrand, jusqu'alors décidé à faire cavalier seul. Le Président de La Manufacture, le micro-parti qu'il a fondé pour soutenir sa candidature, a cependant tenu à rassurer tout le monde lors de la rentrée des parlementaires LR : "Je veux nous faire gagner. Jamais je ne ferai perdre mon camp. Nous serons tous réunis en janvier.". Réunis tous l'espèrent, mais chacun derrière leur propre candidature.
De son côté, Michel BARNIER change de cap. Deux semaines à peine après le lancement de sa campagne, l'ex-commissaire européen et glorieux négociateur du Brexit a décidé de s'en prendre à l'Union Européenne. Soucieux de se détacher d'une image de technocrate européen visiblement plus trop à son goût, le savoyard a déclaré, à propos des flux migratoires ne plus vouloir que les pouvoirs français soient "menacés en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire". Ce virage nationaliste, à l'opposé de l'image d'européen de Michel Barnier, vient perturber l'image qu'il s'était forgée jusqu'alors.
La gauche à l'heure espagnole
A une semaine d'intervalle, Arnaud MONTEBOURG et Anne HIDALGO lancent leur candidature. Comme prévu, l'ancien Ministre de l'économie et du redressement productif de François Hollande, ancien frondeur, fervent défenseur du Made in France et désormais devenu entrepreneur, s'est déclaré candidat à la présidentielle le 4 Septembre depuis Clamecy. Arnaud MONTEBOURG, considérant que les difficultés économiques engendrées par le covid-19 ont donné raison à son discours, a décidé de franchir le pas. Le désormais cultivateur de miel a cependant indiqué ne pas passer par la case primaire : ses deux précédents échecs, en 2011 et 2016, lui ont suffi. Plus que l'annonce de sa candidature, c'est le slogan d'Arnaud MONTEBOURG qui a surpris. "La remontada de la France" : une expression footballistique censée promouvoir une remontée fulgurante du pays. Pour le cours d'espagnol, on repassera.
Anne HIDALGO s'apprêtait elle aussi à entrer en piste cette semaine. Après un été de rencontres, d'allusions, d'opérations séduction et d'annonces en demi-teinte, la Maire de Paris franchit elle aussi le pas en annonçant sa candidature à la présidentielle depuis Rouen. L'édile s'est dit "prête" et sortira mercredi 15 septembre Une femme française, une sorte d'autobiographie dans lequel la candidate évoquera quelques idées de son futur projet présidentiel.
Une campagne qui s'annonce déjà complexe sur le plan médiatique
Progressivement, les médias mettent en place leurs nouveaux formats dédiés à suivre l'élection présidentielle. Presque toutes les chaines, radios et journaux, proposent désormais des chroniques ou formats réguliers pour suivre la course à la présidentielle. Cette semaine, les cinq candidats à la primaire écologistes se sont retrouvés sur LCI pour débattre avant le premier tour de leur primaire.
Le très médiatique mais toujours pas officiellement candidat Eric ZEMMOUR, s'attire déjà les foudres du monde politique. Conscients de l'avantage considérable dont il dispose avec une heure quotidienne d'antenne sur CNEWS, plusieurs personnalités politiques, tous bords confondus, ont saisi le CSA. Le conseil a demandé aux chaînes, compte tenu des récentes prises de parole du polémiste, de décompter son temps de parole comme celui des autres candidats à la Présidentielle, considérant Eric ZEMMOUR comme "un acteur du débat politique national". Son nouveau livre, La France n'a pas dit son dernier mot, auto-édité, paraitra ce jeudi 16 septembre.
L'image de la semaine
Repas de famille. A droite, les candidats à la primaire se sont réunis autour de quelques bouteilles de vin et d'une table conviviale à Nîmes, pour afficher leur bonne entente. Rassemblés autour de leurs ancêtres, ils ont promis de ne plus se chamailler. Pour combien de temps ?