Si la trêve de Noël laissait espérer un peu de hauteur après une pré-campagne particulièrement stérile, les premiers thèmes évoqués en ce début d’année laissent présager le contraire.
A l’occasion de ses voeux, Emmanuel Macron toujours plus presque candidat
Le Président de la République fait durer le vrai-faux suspense autour de sa candidature à la Présidentielle. Depuis l’été dernier, la République En Marche avait misé sur l’incitation : comme si ses soutiens appelaient le Président à se représenter.
Mais depuis, à chaque prise de parole du Président, le doute plane : et si c’était pour cette fois ? Cette semaine, à l’occasion des traditionnels voeux aux français du Président de la République, la question s’est une nouvelle fois posée. Faut-il annoncer sa candidature maintenant ? Le Président de la République n’a pas fait ce choix.
Outre, une introduction sur la situation sanitaire, comme c’est devenu la coutume depuis deux ans, dans cette allocution, Emmanuel Macron s’est attaché à vanter son bilan et à rappeler les avancées de ses Gouvernements.
Cette prise de parole semblait aussi présenter un personnage quelque peu perdu de vue. Emmanuel Macron y est apparu plus dynamique : discours debout, élocution plus rapide, mais a également semblé prendre à témoin les français.
Alors que la caméra resserrait le plan autour de la figure présidentielle, le Président a déclaré :
Pour ma part, quelle que soit ma place et les circonstances, je continuerai à vous servir. Et de la France, notre patrie, nul ne saura déraciner mon cœur.
Pour le Président, ces voeux présentaient des enjeux multiples.
S’ériger d’abord, en garant des institutions en appelant à la bonne tenue du processus démocratiques relatif aux scrutins qui se dérouleront cette année. Mais la tâche se corsait davantage, lorsque ce dernier devait subtilement laisser entendre vouloir lui-aussi s’impliquer personnellement dans les enjeux électoraux à venir. Enfin, tout en démontrant l’attention accordée à la France, rappeler aux français qu’il présidera pour les prochains mois dans le même temps la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne.
Une nouvelle année de polémiques ?
2021 avait été un cru d’une rare intensité. Tout au long de l’année, des débats et des évènements politiques s’étaient enchainées de multiples polémiques, sans fin ni fond. Alors, la trêve des vacances de Noël et l’entrée dans le dur de la campagne électorale laissaient espérer le retour de débats plus profonds et de propos plus intelligents. Qu’à cela ne tienne. Dès le 1er Janvier, de nombreux candidats à la Présidentielle, dont Marine Le Pen, Eric Zemmour et Valérie Pécresse, ainsi que de nombreux élus d’opposition, se sont indignés devant la suspension du drapeau européen sous l’Arc de Triomphe, à Paris. Mis en place, à l’instar des illuminations bleues sur de nombreux autres monuments pour marquer la prise de la Présidence du Conseil de l’Union Européenne par la France, nombreuses ont été les personnalités à dénoncer ce geste.
Pour Valérie Pécresse : “Présider l’Europe oui, effacer l’identité française non!”. La Présidente de la Région Ile-de-France a appelé, en outre à “rétablir notre drapeau tricolore à côté de celui de l’Europe sous l’arc de Triomphe”. Marine Le Pen a quant à elle qualifié ce geste d’ “attentat à l’identité de notre pays, un outrage aux morts pour la Patrie” et avait signalé son intention d’attaquer la décision devant le Conseil d’Etat. Eric Zemmour s’en est lui aussi offusqué, dénonçant “l’outrage” fait à l’Arc de Triomphe.
Cette polémique, a été vivement dénoncée par de nombreux autres responsables politiques, notamment à gauche, ainsi que par les intellectuels, appelant les candidats à se recentrer sur des débats de fond.
La semaine qui vient devrait formaliser l'entrée dans la campagne électorale. La rentrée scolaire, ainsi que l'augmentation des cas de Covid couplés à la Présidence française du Conseil de l'Union Européenne vont faire peser une importante pression sur le Gouvernement.
L'image de la semaine
Ridicule, le 2e jour de l'année, c'est fort.