La majorité présidentielle se met en ordre de bataille
La majorité se met En Marche vers la présidentielle
C'était le grand évènement politique du weekend. Alors que la plupart des partis ont fait leur rentrée politique à la fin du mois d'aout et au cours du début du mois de septembre, la majorité avait choisi de réunir ses troupes en cette fin septembre.
Accusée, depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, de n'avoir su s'implanter durablement dans les territoires, le Campus Majo, nom de cette université de LREM s'est tenu dans le sud du pays, à Avignon. Tout l'état-major du parti avait fait le déplacement pour l'occasion : des Ministres : Gabriel Attal, Marlène Schiappa, Jean-Michel Blanquer, Florence Parly, au Premier Ministre Jean Castex, en passant par les chefs de groupes parlementaires Christophe Castaner et François Patriat, ... Pour ne pas être à Avignon ce weekend, il fallait avoir une bonne excuse. Pire encore, ne pas avoir un look décontracté était vraiment déplacé.
Au cours de ce weekend, les proches soutiens du Président de la République ont évoqué l'angle à adopter lors de la campagne présidentielle à venir. Jean Castex l'a d'ailleurs bien résumé à l'occasion d'un discours : la majorité mais avant tout Emmanuel Macron doivent incarner le "le camp de la raison" face à la folie des extrêmes. Avec cette formule, la majorité espère capter un électorat indécis mais raisonnable et faire valoir la candidature du Président de la République comme la plus raisonnée de toutes. Christophe Castaner s'est quant à lui chargé de prendre position contre Eric Zemmour, dont la candidature ne cesse de gagner en importance dans les médias, appelant à combattre le toujours polémiste comme un "ennemi politique" des idées de la majorité.
Toujours dans l'optique de construire la "maison commune" qui rassemblera les soutiens d'Emmanuel Macron, les représentants du Modem, d'Agir et de Territoires de Progrès étaient présents eux aussi.
Mauvaise foi chez EELV
Visiblement, la victoire de Yannick Jadot à la primaire écologiste à du mal à passer auprès de certains candidats. En particulier chez Sandrine Rousseau et ses soutiens, qui se sont attelés, tout au long de la semaine, à un douteux exercice médiatique.
A l'occasion de plusieurs interviews, Sandrine Rousseau a menacé le vainqueur de la primaire, estimant qu'il devait lui proposer un projet autour duquel s'accorder. S'estimant déçue des propositions de ce dernier, la perdante de la primaire a presque laissé entendre l'idée de présenter une candidature dissidente, estimant qu' "à une semaine près, [elle] gagnai[t]" la primaire, que "les courbes étaient en train de s'inverser".
A la fin de la semaine, après de multiples pressions de la direction du parti, les candidats à la primaire étaient finalement réunis autour de Yannick Jadot le temps d'une photo. Tout est bien qui finit bien. Cet épisode, et le score plus que serré de Yannick Jadot (51%) à la primaire en disent long sur les dissensions internes qui règnent chez EELV. Faire campagne ensemble jusqu'en avril 2022 risque d'être compliqué.
A droite, le vote en congrès n'arrange personne
Les Républicains avaient décidé, la semaine dernière, de sélectionner leur candidat à la présidentielle par le vote des adhérents réunis en congrès, au début du mois de décembre, plutôt que d'une primaire, dont la direction du parti, assurée par Christian Jacob, ne souhaite pas.
En tous cas, ce mode de désignation n'arrange pas grand monde parmi les prétendants. Valérie Pécresse, qui comptait sur le soutien des centristes de l'UDI au congrès pour l'emporter, devra faire sans eux, et ça va être compliqué. Xavier Bertrand, se trouve lui aussi dans une position inconfortable. Le parti n'organisera pas de primaire, conformément à ce qu'il avait demandé, mais exige de passer devant un congrès pour obtenir l'investiture, ce que nous souhaite pas le Président de la Région Hauts de France. De tous ceux-là, c'est Michel Barnier qui espère tirer bénéfice de ce mode de désignation. Il pourrait en effet bénéficier du soutien des militants classiques LR.
Anne Hidalgo ne se fait décidément pas d'amis
Alors que la Maire de Paris est désormais officiellement candidate, et la candidate officielle du PS, désignée après le passage d'un accord avec Olivier Faure, la voilà cible d'attaques de certains de ses camarades socialistes.
Stéphane Le Foll, qui s'était lancé cet été dans la course à l'investiture socialiste pour affaiblir celle d'Anne Hidalgo, a une nouvelle fois pointé du doigt "l'absence totale de débat au sein du PS" alors que la Maire de Paris appelait son camp à discuter avec Yannick Jadot : "J’imagine que c’est ironique quand on refuse le débat au Parti Socialiste" a déclaré le Maire du Mans sur Twitter.
Ségolène Royal, qui en a plus contre son parti que contre Anne Hidalgo, s'est permise de rajouter une pression supplémentaire cette semaine. Invitée de France 2 et alors qu'elle a récemment perdu l'élection sénatoriale des français de l'étranger, elle a estimé ne rien exclure pour ce nouveau scrutin, sans vraiment donner l'impression d'y croire.
L'image de la semaine
Les écolos réunis, mais jusqu'à quand ?