Edouard Philippe prend le large, et Marine Le Pen fait des gouttes
Edouard Philippe tourné vers l'horizon, mais lequel ?
Ira, ira pas, le premier Premier Ministre d'Emmanuel Macron avait déjà tranché la question, début septembre, après être resté ambigu plusieurs mois durant : il soutiendra bien Emmanuel Macron lors de la prochaine élection présidentielle, en 2022.
Mais, le Maire du Havre, qui demeure le second homme politique préféré des français, compte bien capitaliser sur sa popularité pour plus tard. Ce dimanche, rendez-vous avez été donné à ses soutiens, au Havre, pour le lancement d'une "nouvelle offre politique", comme l'avaient teasé ses proches. C'est désormais chose faite. Après avoir exposé sa vision des choses et vouloir "voir loin pour faire bien", "l'ex" a acté la fondation d'un nouveau parti : Horizons.
Ce dernier a vocation à remplir plusieurs objectifs. D'abord, rassembler le pôle centre-droit de l'échiquier politique, coincé entre la majorité présidentielle et la droite à la dérive des Républicains. Cette "nouvelle offre politique", ambitionne aussi de réunir autour d'Edouard Philippe l'aile droite de la majorité, partagée entre Agir et le mouvement de Christian Estrosi. Enfin, puisque le credo d'Horizons est de voir loin, le Maire du Havre compte aussi s'appuyer sur ce mouvement pour jouer un rôle lors des prochaines législatives, et lors de la présidentielle suivante, en 2027. De son côté, Edouard Philippe se défend de toute ambition personnelle, il ne briguera aucun mandat en 2022.
De ce lancement, on soulignera la prouesse d'avoir réussi à garder le secret du nom jusqu'à la conférence de lancement. Dans une société gangrénée par les fuites d'infos, cet exemple démontre qu'il demeure possible de garder le contrôle de la diffusion de l'information ... quand on le veut. Pour autant, on déplorera un univers graphique relativement pauvre, un fond bleu daté et une charte graphique qui fait presque amateur. Edouard Philippe, généralement bien entouré, aurait pu mieux faire sur ce point.
Eric Zemmour s'amuse toujours avec les médias
Décidément, l'univers médiatique français se plait à faire peur. Depuis la décision du CSA, en septembre, de suspendre le polémiste de son émission quotidienne de CNEWS, voilà qu'Eric ZEMMOUR est dans davantage de médias encore.
En moins d'un mois, le polémiste avait déjà gagné 8 points d'intentions de vote dans les sondages, culminant à 15% après son débat face à Jean-Luc MELENCHON sur BFMTV. Mais ce score, déjà incroyablement haut pour un journaliste toujours pas officiellement candidat a été réhaussé cette semaine par Challenges, qui dans un sondage réalisé par Harris Interactive, crédite le polémiste de 17% d'intentions de vote au premier tour, doublant Marine Le Pen. Normalement, si vous avez allumé la télé, ouvert un journal ou écouté la radio ne serait-ce que trente secondes, vous n'êtes pas passé à côté de cette information. Ce chiffre, exagéré, lancé pour vendre du papier, a bien marché : toute la sphère médiatique en a débattu tout au long de la semaine. Après bientôt un mois et demi ainsi, toujours aucun signe de remise en question de la stratégie éditoriale de la plupart des médias. Décidément, certains aiment jouer à se faire peur.
Si Eric ZEMMOUR, apparaissait tout sourire en Corse ce weekend, content d'être le trouble-fête de cette pré-campagne, du côté de Marine Le Pen, ça n'était pas la joie. La candidate d'extrême droite, qui dégringole dans les sondages à mesure que le polémiste gagne en puissance, a même invité de ses voeux son ami "Eric" à se présenter, pour dévoiler publiquement ses intentions aux français. Les Républicains pâtissent également de cette montée du polémiste, d'autant plus qu'aucun candidat ne parvient toujours à se dégager parmi les prétendants.
Seul Emmanuel Macron reste fixe dans les intentions de vote, en tête des sondages.
L'image de la semaine
Une ambition intime. Non contente des formats journalistiques proposés par les médias traditionnels, Marine Le Pen, tout en s'inspirant des codes de Netflix, organise désormais "L'entretien M", une conversation filmée depuis chez elle, dans son canapé, dans un format plus décontracté. Et tout de suite, parler immigration devient plus agréable... oups : non.