Certains tentent d'exister, d'autres de se faire oublier
Anne Hidalgo tente une nouvelle percée
La Maire de Paris l'a compris : ses longs discours, ses prises de paroles molles et les images pas franchement dynamiques n'impriment pas. Du moins, elles ne lui permettent toujours pas, malgré son rassemblement du weekend dernier, de créer une dynamique autour de sa candidature.
Alors cette semaine, la candidate du Parti Socialiste a changé de ton. Finie l'Anne Hidalgo gentille et mesurée, la candidate est remontée contre ce pays sclérosé et compte bien hausser le ton pour faire entendre son mécontentement ... et ses propositions.
La Maire de Paris a fait le buzz, à son insu, avec une courte vidéo postée sur les réseaux sociaux.
En déplacement à Saint-Vallier, dans la Drôme, Anne Hidalgo a poussé un coup de gueule. Après avoir rencontré des personnels hospitalier, elle a déploré, sur un quai de gare, le remplacement des services publics du quotidien ; en l'occurence ici la vente de tickets de TER ; par des machines, et notamment l'utilisation d'automates pour cela.
Cette vidéo, filmée à l'improviste avec un téléphone, mal organisée, présente non seulement des propos approximatifs relatifs aux services publics (les employés de la SNCF ne sont pas fonctionnaires), mais une mise en scène quelque peu loupée. Le jeu d'Anne Hidalgo, digne d'une mauvaise pièce de théâtre de boulevard, et le "merci" de fin puis la sortie du cadre ne font vraiment pas bonne impression.
La candidate pourra quand même se targuer d'avoir cumulé près de 2 millions de vues sur cette vidéo, même si la plupart des visionnages étaient pour le côté comique de cette dernière.
Sur la même lancée, invitée ce dimanche du Grand Jury de RTL, la candidate socialiste a continué à élever la voix pour montrer sa détermination.
S'énervant tantôt contre les "questions débiles" des journalistes, puis le "guignol" d'Eric Zemmour avec lequel elle ne débattra pas, on vous l'a dit, Anne Hidalgo est remontée. Les français en ont eux-même pris pour leur grade, la Maire de Paris se disant révoltée de ne pas voir des "manifs" se constituer dans les rues des villes françaises pour dénoncer la pauvreté du débat public actuel.
Attention tout de même, engueuler ces potentiels électeurs n'est jamais très apprécié ...
Emmanuel Macron tente de se détacher encore plus de la pré-campagne
Lui aussi le sait. Dès son entrée en campagne, le Président de la République, déjà l'objet de nombreuses critiques, va être la cible de toutes les attaques. Alors, tant que possible, Emmanuel Macron joue la carte présidentielle et celle de l'agenda surchargé. Pas le temps de s'adonner à de risibles polémiques, le Président travaille pour la France laissent entendre ses soutiens ...
Le futur candidat Macron cherche à gagner du temps, encore. Son état de grâce actuel, qui le place en tête des sondages, est le plus fragile à maintenir. Jusqu'à quand cela va durer ?
Pour ce faire, une seule règle : éviter à tout prix de s'immiscer dans ces débats de pré-campagne. Pour cela, la communication élyséenne joue la carte du sérieux : investissements, relance et relations internationales. Emmanuel Macron cherche à se montrer le plus raisonnable, davantage occupé à parler d'enjeux de notre temps : la relance économique (G20 Italie), nos relations diplomatiques (Affaire des sous-marins et l'alliance ANKUS, tensions franco-britanniques autour de la pêche), ou encore le changement climatique (Cop26, Glasgow).
Pas le temps de se préoccuper de polémiques stériles on vous a dit ... Pourtant, en coulisses, ses soutiens sont en première ligne pour contester les "contre-vérités" assenées par ses adversaires, ou faire valoir le "bilan du Gouvernement" face aux propositions des différents candidats. Cette semaine, La République en Marche a même officialisé le lancement d'une cellule de débunkage / riposte face aux approximations des différents candidats.
Ses soutiens continuent d'ailleurs de se mobiliser en sa faveur, à l'image de quelques ministres comme Elisabeth BORNE, déambulant sur les marchés avec des tracts censés faire le bilan de l'action du Gouvernement. François BAYROU a quant à lui ré-affirmé son soutien au Président de la République.
Bref, parmi les soutiens du Président, tout le monde fait ouvertement campagne pour Emmanuel Macron ... sauf lui-même.
Jean-Luc Mélenchon s'emmêle les pinceaux
Jean-Luc Mélenchon n'a pas vraiment changé. Le candidat de la France Insoumise, qui avait réalisé un excellent score en 2017 (19.58%), aurait dû apprendre de ses erreurs pour ce nouveau scrutin.
Pourtant, 5 ans plus tard, le candidat est toujours aussi agressif et tranchant. Invité de BFM TV, à la question : Eric Zemmour est-il antisémite ?, Jean Luc-Mélenchon répond, dans une de ces envolées dont il est coutumier du fait :
"Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit beaucoup de scénarios culturels, de traditions liées au judaïsme"
Tollé de la réponse, dans un premier temps assumée par Mélenchon lui-même. Puis, après un communiqué de la LICRA et un sentiment global d'indignation, La France Insoumise plaide en faveur d'une "erreur" du candidat, qui se serait mal exprimé.
Une fois de plus, en voulant s'attaquer à Eric Zemmour, le candidat d'extrême-gauche ne fait que le victimiser, et revigorer ses soutiens.
L'image de la semaine
Zemmour, candidat d'une France diversifiée.